Molenbeek, vous connaissez ? Vous en avez sûrement longuement entendu parler. Et si nous vous disions que Molenbeek, c’est LE nouveau quartier culturel de Bruxelles ? Vous ne nous croyez pas ? Découvrez cette commune multiculturelle étonnante et posez-y un nouveau regard en visitant le MIMA et en entrant au Château du Karreveld.
Molenbeek, on en a beaucoup parlé ces dernières semaines et nous n’en gardons pas forcément à l’esprit un lieu accueillant et culturel; polluées par nos chaînes d’informations en continu qui nous ont assénés le nom d’un des quartiers de Bruxelles comme un repaire dangereux. Il faut l’avouer, ce n’était pas forcément le premier endroit que nous avions envie de visiter. Et pourtant, cette commune, comme beaucoup d’autres à Bruxelles, est multiculturelle et riche de toutes ces cultures.
Pendant notre séjour Bruxellois, nous avons eu par deux fois l’occasion de découvrir cet arrondissement populaire. Pour tout vous dire, nous avons même réussi à bâtir un regard neuf sans préjugé. Comment ? En découvrant deux lieux incroyables que sont le MIMA, Millenium Iconoclaste Museum of Art et le château de Karreveld. Suivez-nous.
Un vernissage au château de Karreveld – Molenbeek Saint Jean
N’est-il pas étonnant de trouver un endroit aussi paisible et charmant ? Mais croyez-nous, c’est réellement le cas. L’entrée se fait par un petit chemin de terre qui nous amène dans un magnifique parc arboré de trois hectares, autour d’un petit plan d’eau (anciennes douves du château).
Devant nous se tient un superbe bâtiment tout en brique rouge datant vraisemblablement du XIIIè siècle. Nous supposons que la ferme-château a connu nombre d’évolution au cours des siècles. Elle appartient depuis 1930 à la commune de Molenbeek-Saint Jean.
Depuis 1999, un festival des arts de la scène se déroule chaque été dans l’enceinte du château du Karreveld, le Festival Bruxellons!
Une invitation à la culture
Pour l’occasion, nous nous sommes aventurées avec maman à suivre son amie d’enfance lors d’un vernissage auquel elle participait en tant qu’artiste-peintre. Des dizaines de créateurs Belges étaient également présents, montrant chacun sa vision du monde et son sens artistique. Beaucoup de peintures plutôt classiques, un peu de photo et de la sculpture sans compter un groupe de jeune adolescent d’une association de quartier venu tester leur aptitude à la photo et la vidéo dans le cadre d’un projet culturel de la commune.
Tout ce petit monde a cohabité dans un cadre idéal sur l’invitation de l’association Mérite Artistique Européen. Cette association regroupe actuellement le plus important groupement d’artiste de Belgique organisant plusieurs expositions d’Art plastique et Graphique. Et si la culture pouvait rapprocher les gens et leur permettre de s’ouvrir l’esprit à la différence ? C’est en tout cas notre avis depuis toujours.
Le MIMA : du classique à l’iconoclaste*
Quel drôle de mot que cela et pourtant, il résume à lui seul très bien ce tout nouveau musée ouvert depuis le 15 avril dernier. Dans le cadre du salon des blogueurs voyage, auquel nous étions invitées, nous avons eu la chance de pouvoir découvrir, en avant première mondiale, cet établissement où l’Art contemporain 2.0 s’harmonise avec les bâtiments industriels du XIXè.
Un lieu, une histoire
Ce quartier vit le jour entre les années 1826 et 1832, peu après l’ouverture du canal de Charleroi. C’est à cette époque que commença l’industrialisation du quartier. A milieu du XIXè, la commune industrielle était devenue la plus dynamique de Bruxelles.
C’est à partir du début du XXè siècle que la commune connu l’implantation de nombreuses industries notamment les brasseries de bières. En effet, l’endroit est stratégique tout près du canal, ce qui permet un accès facilité pour la collecte des grains de malte ou houblon par bateau. L’architecture industrielle typique de briques rouges lui vaudra même le surnom de « petit Manchester » en référence à la ville anglaise du même nom.
C’est en 1943 que la famille Vanden Stock acquiert le site pour y installer « Les brasseries Bellevue » anciennement « Vos Kina »où ils prospérèrent jusque dans les années 90. A partir de 1991, la brasserie fut transférée dans d’autres endroits de la région Bruxellois, laissant à l’abandon les lieux.
Ce n’est qu’à partir de 2012, lors de l’achat des bâtiments par un fond privé que le site entrevoit une deuxième vie. Cela a permis la création d’un hôtel, d’un centre de formation, d’ateliers d’artistes et désormais du MIMA.
Iconoclaste* : Du grec eikôn, image, icône et Klaô, briser est dans un premier sens « stricte » la destruction délibérée d’images religieuses. Mais ici, c’est le second sens qui sera privilégié, désignant une attitude d’hostilité manifeste aux interdits, aux normes.
Citylights : 5 artistes pour une exposition temporaire
Les lumières de la ville, c’est le point de départ des créations de ces 5 artistes américains. Ils ont tous un point commun : exprimer leur art dans la rue. Et pourtant, nous les retrouvons dans un espace clos mais pas fermé. Pourquoi ? Car tourné vers l’extérieur et surtout permettre de découvrir un art dans un endroit sommes toutes inhabituel pour eux. Un nouveau défi.
Nous avons donc pu découvrir cette exposition accompagnés d’un guide, permettant de distiller quelques informations sur les œuvres et les artistes et nourrissant un échange particulièrement intéressant sur l’art. Nul doute que ce sont des guides éclairés et passionnés. En complément, vous trouverez une vidéo vous dévoilant l’envers du décor et l’univers des différents artistes.
~SWOON~
On débute par l’artiste Swoon qui s’est accaparé la cave. L’endroit ne devait à l’origine pas être exploité mais c’était sans compter le coup de cœur de la jeune femme pour ce lieu. On y retrouve ses transferts par collage de papiers inspirés de ses carnets de voyages. On y découvre une portraitiste hors pair et sa vision à la fois réaliste et onirique. Inspirante !
~ Maya Kayuk ~
Un peu plus haut, vous trouverez l’oeuvre de l’Artiste Maya Kayuk. Elle prend littéralement tout l’espace pour faire sien en créant sa cathédrale. Son style est un mélange de référence à la culture populaire, de motifs issu de l’artisanat ukrainien et de rythme musicaux qu’elle interprète à sa façon.
~ Faile ~
En continuant vous serez émerveillés par les artistes de Faile. Clairement inspirés par des artistes comme Roy Lichtenstein ou encore J.M. Basquiat mais également des publicités vintages ou de la B.D., leur œuvre est une critique de notre société de consommation mais également religieuse. En effet, une de leur idée étant d’apposer différentes iconographies sur une structure inédite : Un moulin à prière. Une idée forte et qui ne laisse certainement pas indifférent.
~ Momo ~
Terminons l’exposition temporaire par l’Artiste MoMo et sa conception très graphique de la déstructuration. Un travail impressionnant sur la matière et l’arrachage dans l’art de rue. Une vidéo très bien faite vous en apprend plus sur sa technique.
Autant vous dire que j’ai énormément apprécié cette bouffée de culture contemporaine, qui me parle particulièrement. Maman n’a pour sa part pas pu participer à cette visite. Une chose est certaine, lors de notre prochain séjour Bruxellois, le premier endroit où je l’emmènerai, c’est bien le MIMA. Seul bémol, la place de l’exposition permanente, qui passe malheureusement un peu au second plan.
Informations pratiques
Château de Kareveld
Avenue Jean de la Hoese 32, 1080 Molenbeek-Saint-Jean, Belgique
Y aller : Metro ligne 2 et 6 : Osseghem – Comptez environ 15 minutes à pied// Tram 84 : Karreveld
Entrée gratuite dans le parc communal.
MIMA
33 quai du Hainaut, Molenbeek Saint Jean – Site internet
Y aller : Tram 51 Porte de Ninove, Métro ligne 1 et 5 : Comte de Flandre
Ouvert du mercredi au dimanche de 10 h à 18 h
Tarif : 9,5 €/ adulte, 7,5 € réduit et gratuit pour les enfants de moins de 12 ans.
Achetez votre billet en ligne* grâce à notre partenaire Tiqets.
La visite du MIMA a pu se faire à l’occasion du Salon des Blogueurs voyage et sur l’invitation des Offices de tourisme Wallonie-Bruxelles, Visit Brussels et Flandres – The place to be. Les photographies et les propos restent pour autant personnels.
3 commentaires
Belle initiative de mettre en lumière ce quartier de Bruxelles autrement que sous l’angle adopté par les médias ces dernières semaines.
Ahh ouais.. le Mima est dans le quartier de Molenbeek. Je savais même pas! Vous venez de me l’apprendre hehe. En allant à Bruxelles, je m’étais dite que j’éviterais le plus possible ce quartier avec tout ce qui se passait. Finalement c’est pas aussi pire que je croyais hehe.
Et oui ^^ Vrai qu’après tout ce qu’on entend on y pense pas trouver ce quartier surprenant et si vivant ! Comme quoi les idées reçues 😀